Saint-Victor au bord de l’implosion

Jeudi dernier, les militants CFDT sont allés comme ils le font régulièrement, à la rencontre des personnels de nuit à Saint-Victor.

Si depuis plusieurs années la situation ne cesse de se dégrader, elle est aujourd’hui gravissime.

Le sentiment d’abandon exprimé par les professionnels est insoutenable. Il témoigne de l’abandon de la Société vis-à-vis de ses aînés et des professionnels qui en ont la charge.

Des professionnels démunis face à la dépendance liée au grand âge

La première phrase du Plan Solidarité Grand âge est la suivante : « La France doit avoir une politique ambitieuse de la longévité »…

C’est joliment dit mais tellement déconnecté de la réalité quotidienne de Saint-Victor.

Les professionnels y sont, de leur propre aveu, terriblement démunis face à des pathologies pour lesquelles ils n’ont ni le personnel suffisant, ni la formation adaptée.

Que faire quand on se retrouve seul(e) face à 31 résidents dont quelques-uns de très agressifs et même violents. Plus la population vieillit plus les pathologies psychiatriques sont fréquentes.

Les actes de violence à l’encontre des agents sont désormais quotidiens et se banalisent. La violence entre résidents se développe elle aussi.

Des professionnels désabusés et parfois résignés

La réalité de Saint-Victor est devenue au fil du temps trop difficile. La fuite à tout prix reste alors la seule alternative. Nous avons rencontré lors de notre passage de jeunes professionnels de santé qui reprennent leurs études durant la journée et travaillent la nuit pour pouvoir changer de profession …

C’est dire si l’heure est grave.

Le droit à mourir dans la dignité en cause…

Le plus insupportable pour les professionnels, au-delà des conditions de travail déplorables, c’est de côtoyer au quotidien des personnes âgées auxquelles l’établissement ne permet même plus de partir dans la dignité. Pouvoir passer un peu de temps à tenir la main de la personne qui va partir est bien souvent impossible. C’est terriblement angoissant pour celui qui part mais également très frustrant et violent pour le soignant qui rentre chez lui avec ce sentiment de n’avoir pas été au bout de l’accompagnement.

Dans de telles conditions, les inégalités en termes de prise en charge de la douleur apparaissent au grand jour avec une différence parfois frappante de prise en charge entre une personne âgée dont la famille est très présente et attentive et une autre sans plus aucun lien extérieur. C’est aussi cette réalité-là que les professionnels ne supportent plus. L’inégalité jusqu’au dernier moment.

Mobilisation du 30 Janvier 2018
 Je signe la pétition pour exiger des moyens pour nos aînés
 Je remplis le cahier de doléances pour me faire entendre
 J’exige le respect pour les salariés et la dignité pour nos aînés.

Pour télécharger le tract :

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